Didier François et l’expérience du terrain
Depuis 1985, ce reporter de guerre est témoin direct des événements qui font l’histoire de notre monde. Il débute sa carrière au Matin de Paris pour lequel il suit le conflit tchadien et effectue des reportages en Amérique centrale et en Afghanistan. En 1998, il rejoint l’Agence centrale de presse. Il couvre la guerre entre l’Iran et l’Irak et le retrait soviétique d’Afghanistan. En juin 1989, il s’installe en Afrique du Sud, où il couvre pour Libération la chute de l’apartheid, mais également les conflits régionaux en Namibie, en Angola…
Deux ans plus tard, toujours pour Libération, il est envoyé spécial permanent en ex-Union soviétique. Il couvre la tentative de putsch d’août 1991, puis l’éclatement de l’Union soviétique. Il suit les conflits dans les pays Baltes, en Géorgie, et dans le Haut Karabakh… Il couvre, au jour le jour, l’effondrement de l’empire soviétique et l’éclatement des Balkans. En juillet 1992, il suit le conflit en Bosnie et en Croatie. Correspondant à Moscou à partir d’octobre 1994, puis envoyé spécial permanent au Kosovo en 1999, il couvre notamment les deux guerres de Tchétchénie. À Gaza en 2000, il suit la seconde Intifada. En septembre 2001, puis janvier 2003, il est successivement envoyé spécial permanent en Afghanistan et en Irak. Nommé correspondant à Jérusalem à l’été 2005, il couvre la guerre au Liban avant d’être blessé par balle à Gaza le 17 décembre 2006. À l’issue de sa convalescence, le 1er avril 2007, Didier François rejoint la radio Europe 1 comme grand reporter. Il couvre le « printemps arabe » et suit les conflits en Afghanistan, en Libye, au Sahel, en Irak et en Syrie.
Le 6 juin 2013, il est enlevé par l’organisation État islamique en Syrie où il enquêtait sur l’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien. Il est libéré le 19 avril 2014. Après sa libération, Didier François reprend ses activités de grand reporter pour Europe 1 et couvre les combats menés contre l’organisation État islamique en Irak et en Syrie. Il quitte la radio en septembre 2021 et rejoint LCI comme Consultant.
Surtout, il fonde Frog of War.
Édouard Elias - L'esthétisme au service du réel
Édouard Elias témoigne des crises sociales et humanitaires à travers le monde : guerres, exodes, répression, pauvreté. Autant préoccupé par le récit recueilli auprès du sujet que par sa perception par le public, il explore tous les procédés lui permettant de créer un lien autre que simplement informatif autour de ses histoires.
Sa photographie évolue. Dans une pratique « news » lors du conflit syrien où il a suivi les différentes offensives rebelles sur le front opposé à l’armée de Bachar El Assad – capturé par l’Etat Islamique pendant son quatrième reportage, il sera retenu 11 mois en otage – son approche se dirige ensuite vers une méthodologie plus lente, où l’intimité avec son sujet créée une pratique immersive de sa photographie, afin de ne pas témoigner seulement d’un contexte mais d’émotions.
Il couvre des lieux de crises et de combats pour les plus grands médias nationaux : une immersion auprès des sauvetages de réfugiés en Méditerranée, la fuite de populations civiles autour du lac Tchad lors des exactions de Boko Haram, l’hôpital du docteur Mukwege prix Nobel de la paix 2018 en république Démocratique du Congo, les centres éducatifs fermés pour jeunes délinquants en France ou encore un travail sur deux tranchées ennemies, face à face, dans le Donbass.
Depuis 2016, il collabore avec Fanny Boucher, maître d’art en héliogravure. Munis de presses taille-douce, ils sillonnent la France autour de projets éducatifs auprès des jeunes générations.
Ses images ont été exposées entre autres au Centre National des Arts & Métiers, à la Mairie de Paris, au site du Pont du Gard, au festival des libertés à Bruxelles, au Musée National de Chine à Pékin dans le cadre de l’exposition Wonderlab de Heart & crafts. Elles ont aussi étés accueillies à la galerie Polka Paris, au Grand Palais lors du Salon du livre rare et de l’objet d’art, à l’évènement Homo Faber de la Fondation Michelangelo à Venise et à la London Craft Week en collaboration avec l’atelier Hélio’g depuis 2016.
Son travail sur la Légion étrangère ainsi que son sujet sur la guerre de tranchées en Ukraine ont été acquis par le musée national des armées des Invalides pour leur fonds photographique et sont à retrouver sur le site de Frog of War.
Catherine Jentile de Canecaude - être au plus près de l’Histoire
Catherine Jentile est intégrée au service de politique étrangère de TF1 en 1985 et devient grand reporter. Elle couvre de nombreux événements à travers le monde dont les conflits Iran-Irak, israélo-palestinien, libanais, la guerre du Golfe, l’Afghanistan, mais également les guerres du Rwanda, de la Somalie, de la Bosnie, et a séjourné régulièrement en Russie.
En 1992, elle reçoit le prix Pierre Mille qui récompense l’ensemble de ses reportages. En 1998, lui est décerné le prix Albert-Londres pour le document « Chronique d’une tempête annoncée » qui témoigne du quotidien des habitants de Gaza, diffusé le 22 novembre 1997 dans l’émission Reportages. Depuis 2001, elle est membre du jury Albert Londres. Elle publie chez Plon un roman intitulé « Tête brûlée : Femme et reporter de guerre » dans lequel elle raconte sa vie de reporter de guerre. Elle obtient pour ce livre le grand prix de la SCAM François Billetdoux en 2002. La même année, elle obtient le trophée des « Femmes en Or » dans la catégorie communication. Catherine Jentile dédie son prix aux journalistes tués en mission.
Catherine Jentile est ensuite à partir de 2005 chef de bureau à Londres pour TF1 et LCI. En 2007, elle publie chez Plon un roman destiné aux jeunes « Mahaut, grand reporter », qui raconte l’ascension d’une jeune fille sourde et surdouée qui devient grand reporter. En 2015, Catherine Jentile est nommée Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’honneur. Sa mère infirmière-anesthésiste pour Médecins sans frontières avait également reçu cette distinction à la suite d’actes de bravoure pendant la guerre du Viêt Nam. En 2016, elle devient chef du bureau de Washington de TF1 et de la chaîne d’info LCI. Elle est désormais éditorialiste sur TF1 et LCI et collabore à Frog of War.
Pierre-Yves Baillet - journalisme et géopolitique
Formé à la cartographie, au journalisme et à la géopolitique, Pierre-Yves Baillet est spécialisé dans les questions de Défense, la gestion de crises et l’analyse de risques.
Son appétence pour le monde de la géopolitique et l’analyse des dynamiques conflictuelles motive ses recherches.
Pendant son parcours universitaire à l’institut Français de géopolitique, il étudie les guerres asymétriques, les mécanismes politiques liés à la résolution de conflit et les opérations de maintien de la paix. Il passe ses deux années de Master à étudier la gouvernance kurde dans le Nord-est syrien.
Orientées par ces thématiques, ses recherches de terrain se portent sur les opérations de maintien de la paix en Colombie, en Israël/Palestine et au Liban.
À partir de 2015, il se concentre sur les conflits syrien et irakien. Il s’installe ensuite en Egypte pour étudier le conflit libyen et ses impacts dans la région.
En 2022, il se rend deux fois en Ukraine et photographie populations et militaires. À son retour, il expose une série photographique sur les réfugiés de Severodonetsk. Depuis, il collabore à la création de Frog Of War et réalise une série d’articles sur les Balkans.